Jour 5
Aujourd’hui c’est noël. Une énergie tellement ambivalente pour d’Elf-yne. Tantôt avec l’envie de lumières, de chansons de noël, de décorer sa maisonnée. Tantôt prise par une envie irrésistible de se mettre sous sa couette et hiberner. Cela la rend compliquée à suivre, tant pour les autres que pour elle-même.
Elle voudrait tant que ce moment incarne la perfection, mais sans avoir ce qu’elle attend réellement. Elle aimerait que ses lucioles soient acteurs de cette magie de noël, qu’ils aient à cœur de l’incarner. Que néni.
Dans ces moments-là, elle a l’impression de ne rien leur avoir transmis. Que finalement elle n’a servi à rien.
Dans ces moments-là, elle s’en veut d’imposer sa vision en espérant finalement que ça vienne d’eux.
Dans ces moments-là, elle se sent prisonnière de cette ambiance qu’elle voudrait différente. Puis elle apprend à lâcher. Ce n’est pas comme ELLE l’aurait voulu.
Et c’était une soirée agréable même si elle aime toujours lister tout ce qui aurait pu être mieux, ce qui a été oublié, tout ce qui aurait pu être différent. Et les photos ! Cette douleur qu’elle ressent quand elle les a oublié ou qu’elle n’a pas provoqué l’opportunité. Comme un moment gravé dans le marbre, hors du temps et souvent complètement illusoire, les photos sont importantes. Pourtant elle ne les regarde pas toutes et elle ne se souviendra jamais de toutes au fur et à mesure des années. Cette peur de l’oubli est pourtant bien là. Comme si immortaliser ce moment à travers un objectif avait plus d’importance que de le vivre. Elle ne veut pas se retrouver dans des dizaines d’années sur son lit, à visionner ses milliers de photos, nostalgique et tentant de se rappeler du contexte, du moment ou de l’histoire qu’elle s’en raconte.
Elle est en chemin vers cet apprentissage. Pouvoir se connecter à cette émotion, à l’émotion de l’instant au lieu d’en vouloir conserver une trace sur son ordinateur.
Elle apprend, expérimente et lorsqu’elle se connecte à son cœur à ses lucioles, elle sait.